Le quotidien de l'écrivain
Quand une idée arrive, elle vous enchante. Comme un papillon elle furète autour de vous et vous ne vivez plus que pour elle. Pendant un certain temps, vous n’avez plus qu’une idée en tête : écrire !
Mais comme la rivière, le débit de l’eau ou des idées peut se tarir. Vient la sécheresse et vous peinez à continuer l’histoire même si vous avez un plan au préalable. À ce moment-là, il est temps de laisser dormir l’œuvre et de la laisser mûrir et grandir en vous. Il y a un jour où l’eau se remet à couler.
Ces alternances sont fréquentes chez moi.
Un moment terrible, c’est quand c’est moi qui doit couper le robinet. Là arrive la soif de l’écrivain, de l'écrivaine en l'occurrence. Je n’ai plus le temps d’écrire et j’en suis bien malheureuse, mais le métier d’écrivain n’étant pas un travail où je gagne ma vie, il me faut bien travailler à côté ! Et voilà que l'existence m’entraîne dans son flot de tâches à effectuer même si je ne rêve que de prendre le temps de retrouver mes personnages de papier, continuer leurs aventures que je lâcherai sur les touches du clavier de mon ordinateur ou du bout de mon stylo. Bon, il ne faut pas se leurrer les écrivains ou écrivaines qui écrivent à la plume, il n’y en a plus beaucoup !
Vivre avec un auteur ou un auteure, selon le cas, c’est prendre le risque de cohabiter, non seulement avec lui ou elle, mais aussi avec ses personnages et ses récits, car l’écriture vous prend n’importe où et n’importe quand : les idées n’avertissent pas à quelle heure du jour ou de la nuit elles surviennent. Elles arrivent c’est tout et là il vous faut obligatoirement un post-it, un bout de feuille, un clavier quelconque, un bout de nappe pour jeter l’idée et l’imprimer, car les idées ont la fâcheuse manie de disparaître aussi vite qu’elles apparaissent. « Coucou ! Me voici, là, maintenant », et puis « Ben non ! Je suis déjà repartie le temps que tu trouves de quoi écrire ». J’exagère, mais c’est un peu ça. La chasse aux idées est pour ma part une partie important de mon job d’écrivaine. Heureusement j’en ai suffisamment et je les stocke au cas où…
Mais le pire pour moi c’est la relecture. Pas la première, la énième ! … quand il vous faut relire et relire votre œuvre jusque, parfois, toucher le dégoût. Ces moments où vous ne savez plus si vous parlez encore français, s’il faut deux "f" et deux "m" à "suffisamment" et que vous hésitez même à ne pas en mettre 3 ! Bref les mots ne sont plus vos amis, vraiment plus, mais ce travail fastidieux est cependant de la plus grande nécessité.
Voilà. Je n’en dirai pas plus pour cette fois, mais comptez sur moi pour vous en raconter plus la prochaine fois.
Fanny